Hommage à Jean Ferrat

A l'annonce de son départ pour rejoindre sa femme, Christine Boissonnet, on ne lui offre  qu'un regard hébété sur ce quai où sa voix résonne encore et encore.

Certes, ce n'est pas la même voie qui emporta son père dans son enfance, quand il avait 11 ans et qui marqua son existence mais pour autant , devait-il prendre ce train de la dernière heure ?

Nous étions vingt et cent, nous sommes des milliers, vouloir les mains tremblantes, plombés sur le quai, de nos ongles battants, retenir un silence, nous sommes des milliers, nous serons des millions.

Pourtant, comment peut-on s'imaginer, ce que cette montagne nous laisse, celui qui construisit nos usines, pour forger nos esprits.

Que serait-on sans toi, qui vint à notre rencontre, que serait-on sans toi, qu'un coeur au bois dormant, que cette heure arrêtée au cadran de la montre. Que serait-on sans toi, que ce balbutiement.

Le poète a toujours raison, Qui voit plus haut que l'horizon, Et le futur est son royaume, Face à notre génération.

Il ne reste plus que des images qui font danser l'esprit comme pour parfumer le paysage et donner un fruit à ce dernier voyage.

Repose en paix maintenant.

(Hommage à Jean Ferrat qui est mort le 13 mars 2010 à l'âge de 79 ans. Il habitait la commune d'Antraigues-sur-Volane en Ardèche)

Robert-Paris.